Par Le Point le 18/11/2021
La médecine ne doit plus être centrée sur la maladie, mais sur l’individu, son projet de vie, sa psychologique, ses émotions, son environnement…
La santé est notre premier sujet de préoccupation. Les progrès de la médecine ont, en effet, allongé notre espérance de vie sans pour autant améliorer notre espérance de vie en bonne santé.
Ainsi, les maladies chroniques touchent plus d’une personne sur trois en France, tandis que la liste « affection longue durée » comporte 11 millions de Français qui souvent souffrent, ainsi que leur famille, de fragilité et de rupture psychosociale.
Au regard de cela, l’État français fait l’effort considérable de dépenser près de 260 milliards d’euros chaque année pour financer notre système de soins. Cela assure le fonctionnement de 3 089 hôpitaux, grâce à 223 000 médecins et 1 million d’infirmières et d’aides-soignantes.
Le monde de la santé ne se limite toutefois pas aux soignants des hôpitaux. Il inclut les professionnels paramédicaux ainsi que les aidants, les patients, les salariés, les employeurs, les acteurs sociaux. Plus largement, l’État, les agents administratifs et régulateurs, les assurances, les systèmes d’information, les associations ou encore le monde académique composent la complexe galaxie de la santé.
Alors que ses dépenses représentent plus de 11 % du PIB, notre système de santé nourrit le mécontentement de ses usagers et de ses professionnels. Il peine à se réformer, nécessite toujours plus d’investissements et est marqué par de profondes rigidités d’organisation.
La moitié des 400 millions de consultations médicales annuelles concernent la gestion de symptômes de maladies chroniques, tandis que 90 % d’entre elles se soldent par des prescriptions médicamenteuses. Or, une boîte de médicaments sur deux est jetée à la poubelle, soit un gaspillage de 7 milliards d’euros par an.
Par ailleurs, 46 % des patients ont recours à des médecines complémentaires pour pallier l’insuffisance de considération de leur demande par le système actuel. Comme l’illustre, par exemple, le fait que les médecins coupent en moyenne la parole à leurs patients au bout de 23 secondes.
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