Par Allain Bougrain-Dubourg pour Charlie Hebdo le 02.11.2021
Alors que nous célébrons nos morts, les animaux en font-ils parfois autant ? Sont ils capables de comprendre la fin de vie et d’engager le deuil ? Les scientifiques rapportent des comportements troublants…
Comme des millions de Japonais, j’ai éprouvé un moment de compassion et même de recueillement devant la statue d’Hachikō. Ce chien de la race Akita, surnommé « Chūken » (chien fidèle) s’est vu ériger une stèle en son hommage face à la gare de Shibuya. Pourquoi une telle reconnaissance ? Parce qu’il a fait preuve d’une fidélité exemplaire jusqu’à son dernier souffle.
Son maître, Ueno Hidesaburō, professeur d’agriculture, prend chaque matin le train pour se rendre à l’université de Tokyo. Hachikō l’accompagne et revient seul chaque soir à la gare pour le retrouver. Le 21 mai 1925, le brave chien ne retrouve plus son maitre, décédé dans la journée à l’université. On tente de lui offrir un autre foyer mais rien n’y fait, il s’échappe sans tarder pour rejoindre la gare. Durant près de 10 ans, il va attendre avec espoir son maitre décédé. Bouleversés par son comportement, des admirateurs lui apportent régulièrement de quoi survivre jusqu’à ce qu’il s’éteigne à son tour le 8 mars 1935. Devenu un héros national, Hachikō fut naturalisé et exposé au Musée National de la Nature et des Sciences de Tokyo tandis qu’une partie de sa dépouille fut placée dans une tombe à proximité de son maitre.
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